L'ID Commerciale,
par le Docteur Danche
§4 les 4 différences entre une Commerciale et un break Luxe
Il y a 4 détails qui différencient les deux modèles, les trois premiers étant les plus nets.
détail 1- la trappe dans la malle arrière
La commerciale dispose d'un grand rangement dans son plancher.
Cette tôle est trop lourde à manoeuvrer, et les trous pour l'attraper sont tout petits et permettent de se coincer joyeusement les doigts. On parlera donc pudiquement d'une ergonomie perfectible de ce gadget de la commerciale.
Il y a une évolution sur cette tôle à une année que je ne connais pas: les derniers modèles ont ce type de tôle, avec deux trous pour les doigts, et deux picots de fixation.
Mais cette grande tôle reste difficile à soulever.
Le break, qui propose à cet endroit deux strapontins en quinconce, est quand même bien mieux conçu.
Les brochures Citroën, dont voici deux versions, s'arrêtent à mentionner cette différence entre Commerciale et break Luxe, qui est en effet la principale.
Cette différence se traduit d'ailleurs sur la carte grise: la commerciale porte la mention "cial" ou "com" et annonce 6 places, 3 devant, 3 derrière.
Le break annonce, lui, 8 places: deux places assises de plus à cause des strapontins...
Mais il peut aussi avoir 7 places "seulement", s'il a l'option sièges séparés!
Pour autant, il y a encore 3 autres détails pour différencier les deux modèles.
détail 2- l'arrière de la banquette avant.
Sur une commerciale, l'arrière de la banquette avant est renforcé par une tôle renforcée, nervurée.
Sur un break Luxe il y a une garniture assortie aux sièges.
Voici une commerciale 62 intérieur Rio.
Le break a quant à lui un arrière de banquette avant qui est assorti aux sièges.
Un autre exemple avec le bufflon: voici ici une commerciale 66 intérieur Bufflon.
Tandis qu'ici voici un break Luxe.
De nouveau, l'arrière des sièges avant est assorti aux sièges, il est rouge. De plus ce break a l'option sièges séparés, non proposée en principe pour commerciale (mais il était possible de l'obtenir sur commande spéciale).
détail 3- les accoudoirs de porte sur la porte arrière.
La commerciale, tout comme le break Luxe, n'a pas d'accoudoirs sur les portes avant jusqu'en 69 (ces accoudoirs apparaissent en 70). Ca n'est donc pas une différence entre les deux modèles.
Par contre, la commerciale a une spécificité par rapport au break Luxe : elle n'a pas d'accoudoirs sur les panneaux de porte arrière (NB: une exception, qui confirme la règle, est toutefois connue, sur sur une commerciale 1960, qui a des accoudoirs arrière).
On avait déjà vu cette particularité sur les photos qui ont précédé pour illustrer la tôle nervurée.
Voici encore une photo d'une commerciale 71 pour montrer l'absence d'accoudoir arrière.
Et ici, pour la comparaison, un break Luxe de 71: au passage, on voit aussi là encore l'arrière de la banquette, garnie et non en tôle.
détail 4 (optionnel): les inscriptions sur l'aile avant
En France, des inscriptions (poids à vide, PTC, surface au sol) sont apposées sur le bas de l'aile avant droite sur les voitures commerciales (dont le statut est différent vis à vis de la récupération de la TVA).
Si on remonte plus loin dans le temps, le département était aussi indiqué sur les vieux utilitaires.
En théorie, on pourrait donc penser que toutes les ID commerciales devaient avoir ces tares indiquées, à l'instar des 2CV mixtes Enac avec banquette rabattable, considérées comme utilitaires et privées de fait de l'embrayage centrifuge pourtant en série à l'époque.
Ceci dit, on trouve des ID commerciales sans ces inscriptions, et j'ai vu aussi des ID breaks Luxe les ayant.
Difficile d'être affirmatif, mais il est possible que certains propriétaires de commerciales en seconde main les aient effacées, ou pas ré-inscrites après travaux de peinture sur l'aile. Inversement, si l'on en trouve sur break luxe, c'est peut-être que certains ont acheté d'occasion le véhicule, et s'en sont servis comme utilitaire, ils ont donc rajouté les tares.
Inversement, il est possible qu'on pouvait acheter une ID commerciale comme voiture normale, sans les marquages, donc.
Ca fait tout de même beaucoup d'incertitudes, alors je pense qu'on peut considérer que ce n'est pas vraiment une spécificité obligatoire de la Commerciale.
Dans une note technique de 1970, on trouve en tout cas le gabarit suivant pour DS:
J'observe qu'ici il a été plus ou moins respecté:
Mais on rencontre plus ces marques sous la forme d'un tableau vertical, ici c'est d'époque, donc indiscutable!
Lire la suite: §5 Une enigme: la commerciale à poignées palette